Conclusion

En matière de réglementation, la France a pendant longtemps fait preuve de sévérité, avec un régime strict de déclarations et d'autorisations préalables imposés par le Service central pour la sécurité des systèmes d'informations, qui dépend du premier ministre.

Mais aujourd'hui, l'usage de la cryptologie est libre en ce qui concerne les fonctions de signature et d'intégrité des messages. Pour la confidentialité, en revanche, elle ne peut être assurée que par des logiciels employant des clés de petite taille (comme 40 bits) que les services gouvernementaux peuvent "craquer" sans difficulté. Le passage aux 56 bits promis récemment par Lionel JOSPIN et par le secrétaire d'état à l'industrie, reste en suspens, pour des raisons techniques de décryptage. Pour crypter au delà de 40 bits, il faudra donc déposer ses clés secrètes chez un tiers de confiance. L'utilisateur bénéficiera d'une paire de clés. L'une ,que l'on nomme publique, permettra à ses interlocuteurs de chiffrer les messages qu'ils souhaitent lui faire parvenir ; l'autre, que l'on appelle secrète, permettra de les déchiffrer. Un exemplaire de la clé secrète sera donc remise au tiers de confiance qui la conservera ou la remettra entre les mains de la justice, le cas échéant.

Mais ce nouveau système pose certaines polémiques. Par exemple, dans un contexte de guerre économique et de renseignement industriel, il est difficile d'imaginer comment des interlocuteurs étrangers accepteront de confier leurs clés secrètes à un tiers de confiance français. Ce système de tiers de confiance risque, finalement, et s'il parvient à se mettre en place, de rester strictement français .

(voir annexe pour l'illustration de ce nouveau système français)

La cryptologie a donc connu une rapide évolution à notre époque et c'est en partie dû à deux facteurs essentiels : l'irruption des mathématiques et de l'informatique et le développement des moyens de télécommunication, qui a eu pour effet de multiplier les activités où intervient la cryptologie.

Le rôle de la cryptologie a évolué au fil des siècles. Avant elle n'avait pour rôle que de protéger un texte écrit ; maintenant, la cryptologie s'étend dans différents domaines tels que la téléphonie, le télétraitement, le stockage des données, communication avec les satellites...

Depuis une vingtaine d'années, la cryptologie s'est enrichie de nouvelles techniques de cryptage électronique. Il est vraisemblable que la cryptologie ne disparaîtra pas du fait des nouvelles techniques. Si elle devait disparaître, ce ne pourrait être que par suite d'une nouvelle conception des rapports humains. Le chiffre, lui non plus, n'est pas prêt de disparaître puisqu'il a été et reste encore le moyen le plus sérieux d'assurer la sécurité des correspondances. Il tend de plus en plus vers une structure mathématique.

Il y a aujourd'hui une perpétuelle remise en cause de la cryptologie par la cryptanalyse. C'est une sorte de véritable combat. Les progrès de la cryptanalyse entraînent nécessairement des progrès en cryptologie et vice-versa. C'est une évolution sans fin. On peut se demander si la confidentialité des messages ne se trouve pas alternée dans ces progressions. On peut citer, comme exemple, la nouvelle réglementation française qui illustre bien que le secret n'est plus préservé comme il l'était il y a quelques années. Les nouvelles techniques sont si puissantes à l'heure actuelle que les gouvernements imposent des lois qui réglementent peut-être trop sévèrement l'utilisation de la cryptologie.


Mickaëlle LEBEL
Fanny GENETEY
Grégory PAIRE
Fabrice MARIE

Remerciements